Rencontre avec Pierre Mottron à Tours qui prend le Bus… En concert le 24 janvier au Bus Palladium.
Peux-tu te présenter ?
Pierre Mottron, 27 ans, auteur-compositeur-interprète et entrepreneur. Je suis né à Tours mais j’habite Paris depuis quelques mois.
Quel est ton parcours ?
Contre toute attente, je viens du Hip Hop. À 18 ans, j’ai monté avec Pierre Scarland (Chillbump) un projet dans lequel je faisais des essais d’intrus, de voix etc. On a jamais rien sorti. J’ai ensuite monté un projet Trip- Hop (Malnoïa) avec le parolier Xavier Colautti. On a sorti un album (Surface of arts) mais, bien qu’acclamé par la presse (locale), il n’a financièrement pas très bien marché et Xavier s’en est allé pour devenir papa et moi de devenir tout seul. Fort de ces succès, je me suis lancé sous mon propre nom dans une nouvelle aventure de composition.
Qui sont les musiciens qui t’entourent ?
Initialement nous étions 7 sur scène mais pour des raisons financières et d’adaptation, nous avons été temporairement contraint d’en licencier trois. Je suis maintenant accompagné de Nastasia Paccagnini (voix), Norman Ledeuil (Bass, laptop) et Marylou Mayniel (Violoncelle, keys). Pour ma part, j’occupe la place de chanteur et de pianiste.
Tu as sorti un EP il y a quelques mois, comment a-t-il été accueilli ?
L’EP a été très bien accueilli par la presse et par les gens – ce qui ne les a pas pour autant poussés à l’acheter. Ce qui est ballot car l’intégralité des recettes nettes issues des ventes (après reversement des redevances SACEM) va, ou ne va pas, à un groupement d’associations caritatives.
Tu prépares des live sessions, peux-tu nous en parler ?
Avec la même équipe technique que sur mes clips, nous avons pensé faire une série de session amplifiées qui couvriraient les onze et quelques titres de mon nouvel album afin de les présenter sur internet dans leur version live. La première, en duo avec ma violoncelliste, sort le 6 janvier 2014 et s’appelle Lust.
Tu as déjà produit deux clips de l’EP : Colorful et Sleep, d’autres vont être réalisés ?
En plus des 11 sessions, nous avons en encore deux clips sous la main qui sortiront courant de l’année.
On sent que tu aimes le cinéma, t’aimerais réaliser des BOF ?
Oui, c’est prévu, mais j’avoue être totalement obnubilé par l’enregistrement de mon album (Home, Safe) ce qui pour le moment m’empêche d’entreprendre quoi que ce soit d’autre. De plus, ce n’est pas un milieu qui m’est totalement inconnu. J’ai précédemment bossé dans la publicité et je m’inspire ouvertement de ces vieilles orchestrations «light music» qu’on retrouve dans les films romantiques américains des années 50. Il y a dans ces compos une richesse harmonique rare dans les musiques populaires d’aujourd’hui.
On se retrouve aujourd’hui à Tours, mais tu vis depuis quelques mois à Paris, comment ça se passe ?
J’y travaille car un ami et moi avons monté il y a deux ans Echopolite.com, une plate-forme de production et de distribution spécialisée dans les musiques innovantes.
Il y a quelques mois, on faisait la rencontre de Jean Janin, apparemment vous vous êtes retrouvés tous les deux voisins à Paris au Mila ? tu peux nous parler de ce lieu ?
Le Mila est un réseau associatif d’entreprises musicales offrant aux acteurs indépendants la possibilité d’accéder à des bureaux, des salles de conférence, un premier réseau de professionnels liés.. Jean Janin (Roche musique) comme beaucoup de jeunes porteurs de projets du secteur de la musique y est également installé.
Tu vas jouer le 24 janvier au Bus Palladium, ça t’évoque quoi ?
Au Palladium, y a des frangines. Ad libitum des vitamines. C’est une salle mythique de la scène parisienne donc Gainsbourg, Ferré, entre autres.. Sincèrement, je suis surtout content de jouer dans une salle offrant une bonne sonorisation.
Quels seront les moments forts de 2014 ?
La finalisation et (je l’espère) la sortie de mon premier album.
As-tu prévu de revenir à Tours pour donner des concerts en 2014 ?
J’aimerai fortement revenir jouer ici (Temps machine, Petit faucheux, pourquoi pas) mais je n’ai pas encore d’invitation sur 2014. Avis aux programmateurs d’Indre-et-Loire, bookez-moi sinon «tête de cheval dans le lit».
Ton dernier kiffe ?
L’album Bish Bosch de Scott Walker. Je suis passionné d’expérimentations sonores et compositionnelles et j’écoute de par mon job énormément de musique mais je dois avouer que ce type a créé quelque chose de totalement nouveau pour moi. C’est un ancien Crooner qui a dans la voix tout ce qui caractérise ces charmeurs de grand mère-si ces derniers avaient chanté sur des morceaux noise, punk, jazz rappelant parfois les pièces de feu Naked City.
Ton prochain kiffe ?
La finalisation et (je l’espère) la sortie de mon premier album. Non vraiment, je ne pense qu’à ça.
www.pierremottron.com
En concert le 24 janvier au Bus Palladium