Matt Georges photographie des espaces immaculés de blanc, des lieux qui portent un lourd manteau d’hiver. Passionné de snowboard, il publie depuis une dizaine d’années ses clichés dans de grands médias du genre (Freestyler, Whitelines, Onboard). Du jour où il apprend à développer et à tirer ses photos dans son village jusqu’à celui où il photographie les pros, une histoire les sépare. Alors qu’il revenait tout juste du Japon, le trentenaire nous raconte son ascension artistique.
La photographie est venue au terme d’un parcours atypique. Il souhaitait devenir réalisateur et ses espoirs prirent une mauvaise pente. « j’ai été probablement naïf de penser que j’allais rentrer dans une grande école parisienneou même européenne avec mon simple passé d’adolescent vidéaste de skate… j’ai fait un bref passage à la fac avec un double cursus sociologie et psychologie. Très intéressant mais sans réel débouché, j’ai arrêté rapidement pour me tourner vers le graphisme et la typographie. »
En parallèle des beaux-arts, Matt prend la place de directeur artistique du magazine de skate/snowboard « Freestyler ». S’il baignait dans son milieux, il ne se voyait pas rester devant un ordinateur à mettre en page les aventures de ses confrères. Il sentait le besoin de vivre les siennes. Profitant de son poste au magazine pour faire le plein de pellicules, il prenait de nombreux clichés de ses potes, certains sont devenus sponsorisés puis connus.
Deux ans après ses premières parutions, le photographe tente un poste de Photo Editeur pour le magazine de snowboard européen Method Mag basé à Innsbruck. « j’ai postulé sans trop y croire vu mon c.v plutôt maigre en photographie, mais par chance j’ai eu le poste. Pratiquement du jour au lendemain j’ai quitté mon cocon familiale et mes amis pour m’installer en Autriche et bosser en anglais avec des gens du monde entier. Tout d’un coup, j’étais propulsé sur la scène snowboard internationale au contact des grandes stars de la photo. C’était plutôt fou et déroutant comme expérience et vraiment enrichissant. J’ai continué à faire mes armes, autant devant l’écran que derrière l’objectif. »
Son travail est instinctif, il se construit sur le vif. Il se centre principalement sur les thèmes de la neige et du snowboard qui nous donne l’occasion de partir en explorations hivernales. « J’essaye de mettre en avant une technique ou un format photographique, par exemple les transfert d’émulsion de polaroid. Pas sûr que la technique puisse être un terme photographique à part entière, en tous cas c’est important pour moi de garder le même style tout au long d’une série. »
Matt Georges n’a pas froid aux yeux et promet un avenir riche en créativité : « J’ai de nombreuses images ou idées en tête mais certaines ne seront jamais réalisables pour diverses raisons, elles demeurent sous forme de fantasmes. Parfois c’est juste une soudaine inspiration. Il y a aussi pas mal de séries qui hibernent depuis quelques années. Je me replonge dans mes archives de temps en temps et avec du recul j’arrive parfois à construire quelques chose. Je n’ai pas de règles ou de protocoles spécifiques, je ne revendique pas de démarche artistique précise, je fais juste des photos et parfois il y a des trucs qui fonctionnent. »
En dehors des publications dans les magazines, vous pouvez retrouver son travail sur son site :
www.mattgeorges.com/blog/