Quand le corps en dit plus long que les mots, le message est d’une profonde élégance. Très à l’aise dans tous les milieux, Coline Rabiosa, jeune modèle, se fond dans la nature pour nous partager la sienne. Cette aventurière à la croisée des modes, nous donne une leçon de communication charnelle.
Coline dit s’être intéressée à la photographie par hasard. Mais avec un père graphiste, c’est déjà un excellent moyen de se sensibiliser à l’image. Comme des milliers de jeunes femmes, elle admirait les modèles en n’imaginant pas prendre leur place un jour. Seulement, l’envie et le courage l’ont mené à se jeter à l’eau pour nous éclabousser de sa fraîcheur. Très loin de la caricature du mannequin délurée à l’hyper maigreur, la jeune femme nous épargne les clichés. Son arme est cérébrale : « Un shooting apporte une grande source d’énergie, c’est une fusion d’idées, je recherche surtout à établir une connexion avec le photographe. Il faut se créer une bulle et au début, j’avais du mal, je me laissais guider et puis j’ai pris confiance au fur et à mesure».
De fil en aiguille, les shoots sont devenus une drogue. Avec une jovialité apparente, elle me confie l’aspect thérapeutique de son activité : « J’envisage ce travail comme un entraînement sportif, il faut pouvoir s’adapter à tous les lieux et tous les studios. Il est clair que physiquement, on doit faire attention. Les problèmes personnels ne doivent pas venir s’immiscer alors sans me prendre la tête, je garde une certaine exigence ». Comprenez que le laisser aller ne nous mène jamais loin.
Sans incarner l’image de la naïveté, elle transparaît sous des airs fragiles qui appuient sa présence. Tout le mystère se trouve dans ce que l’on voit et non dans ce qui est caché. Elle lève le voile sur un caractère fort au service d’une sensibilité chic. Nous connaissons tous les dérives de photographes ayant peu de respect pour les modèles. Les intentions douteuses sont décelables avec le temps affirme-t-elle : « Le photographe a son œil artistique, moi, j’ai ma morale. À partir de là, on donne le meilleur».
L’expérience s’est transformée en un jeu, mais c’est elle qui fixe les règles. En choisissant les professionnels avec qui elle désire travailler, le résultat témoigne d’une connexion sincère. Que ce soit avec Solenne Jaroski, Nicolas Luz, Henri Buffetaut ou Sébastien Tabarin, elle gravite avec grâce autour de ces nouveaux talents de la photographie. De mise en scène en mise en lumière, ses choix parlent d’eux-mêmes. Sa curiosité fait l’enrichissement de ses rencontres qu’elle mentionne avec tendresse.
Aussi bien dans la nature affranchie de l’épuration humaine que dans un studio au décor raffiné, l’expression de Coline Rabiosa s’imprime en nous comme une invitation à la rejoindre. Attention à ne pas vous brûler, car le modèle a un tempérament de feu. Quand notre échange prend fin, un point crucial apparaît : elle sait rendre compte de la pluralité des facettes qui réside dans la singularité de la personnalité.