Le talentueux graphiste/illustrateur Jean Jullien revient en France pour une double exposition. Ça vaut deux fois le coup d’œil !
Quel est ton parcours ?
J’ai commencé par un BTS en communication visuelle à Quimper avant de faire un Bachelor en Graphic Design a Central Saint Martins puis un Master en Communication, Art and Design au Royal College of Art. Tu exposes actuellement dans deux galeries à Paris.
Peux-tu nous parler de ces deux expositions ?
C’est une exposition de peinture qui traite de manière simple de nos mœurs, sous les grandes lignes de la comédie (à la galerie l’Attrape Rêve et de la tragédie (à la galerie Michel Lagarde). J’ai pris le contre-pied de ma précédente exposition (« Allo? », à la Kemistry gallery, qui traitait de notre rapport au digital et aux réseaux sociaux) et choisi de travailler à la peinture. C’est donc bien moins maîtrisé, plus humain, plus adapté au thème. Et c’est ce qui me plaît le plus dans mes expositions : prendre des risques et expérimenter. Ton travail fait penser aux affichistes du XXe siècle où l’idée prime et l’impacte compte.
Les Saul Bass, Savignac ont eu un effet sur toi ?
Bien sûr ! c’est par eux que j’ai découvert l’Image avec un grand I. C’est avec eux que j’ai appris que l’illustration ne servait pas qu’à raconter des histoires mais pouvait aussi se faire ludique, politique, poétique, graphique, etc… Ce sont des grands classiques, après il ne faut pas s’en faire une religion pour autant. Je passe un temps fou à regarder des images d’animaux habillés sur divers blogs pour équilibrer tout ça. Je ne suis pas passéiste du tout, j’apprécie l’esprit des artistes cités mais ils vivaient à une époque très différente de la notre, il faut vivre avec son temps. C’est ce que j’essaye de faire tout du moins. Comment te vient une idée ? Assez simplement : j’observe les gens, je prends des notes, je joue avec les formes dans mon carnet, etc. C’est assez naturel comme processus. C’est un peu différent quand je bosse pour une commande, c’est très scolaire (dans le bon sens du terme) : on me pose une question et je tente d’y répondre de la manière la plus claire et la plus intelligente qui soit.
Tu vies aujourd’hui à Londres, ça y est plus simple pour travailler ?
C’est l’impression que cela me donne mais ce n’est peut être qu’une impression. Les clients font vraiment confiance et les gens sont très réceptifs à la créativité dans leur environnement quotidien.
Quels jeunes artistes apprécies-tu en ce moment ?
Il y a plein de gens talentueux tout le temps, ça donne la migraine. Je regarde sur It’s Nice that ou Instagram ce qu’il se fait. Le morceau de musique du moment qui tourne en boucle dans ta playlist ? Pray de Gilbere Forte
Le mot de la fin ?
Bulgogi