Aller chercher les éléments à la source, les exploiter, et les redistribuer, bruts ou polis. Un bon moyen universel pour devenir riche depuis la première Révolution Industrielle. De l’or, du charbon, des diamants, du pétrole. Les matières ne sont plus aussi abondantes et accessibles qu’avant. C’est surement pour cette raison que Goldigger, Dj de profession et de passion, est parti chercher sa matière première et sa richesse potentielle ailleurs. Pas besoin d’aller bien loin, loin des terres de l’Ouest américain, ou des sous-sols de l’Arctique longtemps convoités par les chercheurs en tout genre. Cette matière, c’est sur le dancefloor qu’il l’a transmet après une sélection pointilleuse, et un mix soigné. Le résultat est là, dans chaque club ou l’insolente jeunesse du DJ passe, le public répond présent et dansant. Goldigger a expliqué à LOUIS le pourquoi du comment.
Commençons par les interrogations classiques, qui est Goldigger ? Et d’où vient cette vocation ?
Pour commencer l’histoire, j’ai acquis un ordinateur, j’ai eu internet et tout, pour moi ça a été la grande claque. A cette époque j’écoutais beaucoup de rap, c’était un pote qui me filait tout ça ! Du coup quand j’ai eu mon premier ordinateur je me suis dit « j’ai une bibliothèque de son devant moi je vais aller écouter un peu tout ce qui ce fait ». Au même moment, mon frère m’a donné un logiciel de mix, ça, plus la découverte qu’il existait aussi autre chose en électro que David Getta et compagnie, je me suis dit en fait ça commence à bien me faire kiffer. Je suis allé à Aucard ensuite, qui était un de mes premiers vrais concerts, tout ça combiné j’ai commencé à écouter beaucoup d’électro, et progressivement un peu abandonner le rap. C’est un peu comme ça que j’ai commençais à mixer.
Comment c’est devenu ton activité principale ?
Ca s’est fait naturellement, au début j’ai commencé par des soirées privées, ce qui a été super cool, avec ces soirées là je pouvais rencontrer les gens, « t’as bien aimé ce que je fais, on parle un peu, on boit un coup », ce que tu ne peux pas faire nécessairement faire en club. Tous ces gens là, lorsque j’ai commencé à faire quelques dates, vu que je les connaissais et que ça les faisait marrer et danser de me voir mixer, d’entrée sur Tours, du monde a bougé pour venir me voir, du coup ça s’est un peu accéléré. J’ai rencontré Mr. No de Clermont Ferrand qui m’a fait faire quelques dates, ou j’ai rencontré une personne des InRocks, qui aussi m’a fait faire quelques dates.
Quel est l’équilibre que tu trouves entre le mix et la production ?
Je ne me considère pas vraiment comme un musicien à part entière, peut être moins pour l’instant, je préfère un peu plus mixer que produire, ce que j’aime bien quand je mixe, quand tu es à la recherche de morceaux, tu accèdes directement à des choses abouties. De plus en plus je me force à produire pour avoir plusieurs morceaux de côté, pour après pouvoir être en roue libre, qu’il y ait des morceaux qui sortent. L’objectif c’est de sortir plusieurs titres, et voir ce que ça donne. Je ne serais pas content dans 10 ans si aujourd’hui j’arrête alors que j’ai eu la chance de faire des grosses dates en étant assez jeune. L’objectif c’est de sortir de plus en plus de morceaux, et de faire de plus en plus de dates.
Où-es tu allé chercher tes influences ?
Depuis que j’ai 10 ans j’écoute du rap tous les jours, rap français, plein de vieux trucs, des trucs récents aussi. J’aime bien retrouver des atmosphères, où tu peux retrouver un esprit assez dark que tu peux retrouver dans certains morceaux de techno, c’est aussi qui me plait, dans ces deux mondes, tu peux avoir des instrus assez froides assez sombres assez puissantes. J’ai grandi en écoutant des sons qui ne sont pas nécessairement chaleureux. Après je me suis mis à écouter de la techno, l’électro, de Detroit, Chicago, etc. J’ai toujours aimé bouffer beaucoup de musique, même à 13/14 ans j’adorais écouter dix/quinze albums par weekend !
Que penses-tu de la dynamique de la scène tourangelle ?
Y a pas mal de choses qui ont permis qu’elle soit mise en avant, Aucard, les ilots électroniques, la bulle a terre du son, pour mettre en avant la scène locale. Le seul truc qui nous manque un peu je pense c’est qu’on soit plusieurs à tourner un peu partout, et qu’on s’éclate encore plus. Il y a ici des choses un petit peu risquées, je pense à un pote qui à une résidence rap l’Esca, c’était un petit peu risqué pour un club d’une ville comme celle ci, d’organiser des soirées pointues, à thème, j’ai d’autres exemples en tête, les soirées « 120 BPM » de Narcisse à l’Hurricanes, ca fait des soirées de qualité et qui ramène du monde. C’est cool, parce qu’on pourrait être aussi dans un contexte où on a beaucoup de merde partout !
Si tu veux rajouter une petite chose ?
Au niveau des influences, j’ai parlé de rap français, mais j’ai quand même beaucoup écouté de rap américain. J’ai ce souvenir là je ne sais pas pourquoi, à 14 ans d’écouter l’album d’Hell On Earth de Mobb Deep, en boucle dans ma chambre, et de me dire « putain cet album y a un truc ! ». J’ai tellement de souvenirs