Entre textes envoûtants et compositions musicales très incarnées, il n’est plus nécessaire de les présenter. Avec un second album réussi, ils parcourent actuellement la France pour nous transporter sans ailes ni piaillements.
Après un EP et un album remarqués, ils peuvent être fiers de leur nouveau bébé « L’Oiseleur » qui s’inscrit dans une parfaite continuité. L’enjeu était de taille : « Il y avait une pression importante et nous n’avions pas de ligne directrice. Après deux ans et demi sur les routes, l’idée était de se dire qu’on allait recommencer à faire de la musique ensemble. Sur notre premier album, il y avait des textes très anciens, certaines chansons avaient dix ans, et là, il fallait reprendre à zéro. Il restait des éléments à explorer avec toujours cet aspect introspectif ».
Pour rester proche de leur esprit, ils ont gardé la même manière de travailler, « on s’est enfermés dans un salon d’appartement et on a joué la nuit », à cela s’ajoute une période de voyage importante pour la composition. Arthur (le chanteur) est notamment parti en Italie et en Espagne pour trouver l’inspiration : « C’est vrai que l’album parle beaucoup de l’amour qui passe, on sent que ça a été écrit dans un contexte méditerranéen, d’un village en Corse par exemple ».
Les cinq parisiens dévoilent un aspect méconnu d’eux-mêmes dans ce nouvel album. Le titre « L’ivresse a des sonorités Hip Hop et à les entendre, il n’y a rien d’étonnant : « On a commencé par le slam, Arthur scandait son texte sur du jazz et du funk. Plus jeune, le rap était très présent dans les cours d’école, on ne pouvait pas passer à côté. On écoutait du rock mais le hip hop était là et ça nous a suivi. On en écoute énormément aujourd’hui, c’est un style audacieux ». Le clip de ce titre démontre que le chanteur à un certain talent d’acteur pour imiter l’ébriété alors par curiosité je les questionne à ce sujet pour savoir s’il a eu recours à des substances pour se faciliter la tâche. Un ange passe et Clément (guitare et clavier) me répond : « il s’est bien frotté les yeux…. ». Très bien, 1-0 pour le foutage de gueule.
Toujours avec originalité, le groupe vient de publier un nouveau clip vintage tourné en 16mm avec une caméra Bolex :
Le talent d’écriture d’Arthur est percutant, il propose, une fois de plus, des textes travaillés, taillés avec une allure poétique. Même s’il faut reconnaître qu’ils sont légèrement vagues par instants avec des images un peu tirées par les cheveux, voire étirées par les rajouts. Score final 1-1.
Ils seront sur scène le 8 juillet à Terres du Son.
Illustration : Maïté Grandjouan (Pour le clip « Fou à lier »)